Transmettre une vision, éveiller une conscience, nourrir une sensibilité.

Le mois dernier, je vous partageais mon regard d’architecte sur les EHPAD, ces établissements médico-sociaux à la croisée des chemins entre lieu de soin et lieu de vie.

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ce moment fort vécu avec les étudiants d’Ynov, en architecture d’intérieur, auprès desquels j’interviens régulièrement. Nous avons visité ensemble l’EHPAD d’Isneauville. Leur regard, frais, spontané, parfois naïf, m’a profondément marquée.

Deux phrases simples ont émergé :

" Quand on arrive dans la rue... on tombe sur un sens interdit."
" On va essayer d'imaginer un lieu comme à la maison."
Et tout est là.
🔹 L’impact de l’urbanisme se joue dès le trottoir.
🔹 La sensation d’être chez soi, elle ne s’impose pas,
elle se crée, se dessine, se ressent.

.Ce que j’ai trouvé fascinant, c’est de voir comment ces jeunes futurs professionnels ont su capter l’essentiel :
.Le fait que l’architecture, dans ces lieux fragiles, doit être au service du lien, de l’accueil, du confort, du sensible.
.Travailler avec les élèves, c’est aussi une manière de transmettre une posture, un regard engagé sur le rôle de l’architecte dans des lieux qui, bien souvent, sont mal compris, ou peu valorisés.

C’est leur montrer que les EHPAD, tout comme les écoles, sont des ERP du quotidien, où l’on accompagne des êtres humains dans leur vulnérabilité, qu’elle soit celle de l’enfance ou celle du grand âge...

Il y a un vrai parallèle entre ces deux univers :
Ce sont des lieux où l’on construit des routines, où l’on tisse des liens, où l’on prend soin, jour après jour.

Et en tant qu’architecte,
penser ces espaces, c'est accepter de penser pour les autres, de penser avec eux aussi, en intégrant les usages, les ressentis, les émotions.

J’avoue que moi-même, il y a quelques années, je connaissais peu cet univers. Il m’intriguait, mais je ne l’avais pas encore réellement exploré. Et puis j’ai découvert une richesse insoupçonnée : des enjeux complexes, humains, techniques, sensoriels, mais aussi une immense liberté de création, pour peu qu’on sache écouter.


Mon métier c'est de transmettre des visions, des sensibilités...